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Impression 3D - DIY - Tech
Creality Ender 5 S1 à 250 mm/s ? 🤔
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Aujourd’hui on va tester la Ender 5 S1 de chez Creality, une imprimante 3D qui a des faux airs de CoreXY, sans en être une. Dont le gros atout mis en avant c'est sa vitesse d'impression de 250 mm/s maximum. Mais est-ce qu'on va vraiment pouvoir les atteindre et surtout pour quelle qualité d’impression ? Si vous envisagez de l’acheter, vous devriez vraiment regarder le reste de la vidéo.

Unboxing

Dans le carton, on trouve une pochette avec de la documentation et des stickers, une boîte contenant carte SD, visseries, outils & accessoires, le câble d’alimentation, support de bobine et spatule. Des attaches pour fixer le plateau, des équerres pour maintenir la structure de la machine. On a le montant de l’axe Z, les supports pour le plateau. En dessous, on trouve une bobine de filament pour faire quelques tests. On a le cadre supérieur de l’imprimante avec poignée sur les côtés et hotend préassemblé. On trouve le plateau chauffant avec le plateau magnétique flexible. Enfin, on a les profilés en aluminium servant le montant et la base avec tous les câbles à raccorder sur l’arrière.

Montage

Concernant le montage, c'est un petit peu plus long que sur les autres imprimantes qu'on teste le plus sur cette chaîne. Mais ça reste une machine largement préassemblée. On commence donc par les profilés en aluminium que l’on vient visser sur la base. On fait la même chose dans les 4 coins. On fait de même sur le haut de la machine. On vient visser le plateau chauffant sur le montant de l’axe Z, les fixations sur le dessous, qui se reprennent sur les roulements linéaires. On fixe le tout sur l’arrière de la machine en glissant le plateau. On renforce la structure de la machine avec les équerres qui viennent se mettre à l'arrière, de chaque côté. Ensuite, c’est au tour du support de bobine. On raccorde le moteur de l’axe X et le hotend avec sa nappe sur le dessus, le détecteur de fin de filament sur le côté de la machine, le moteur de l’axe X, le plateau chauffant sur la base, le tube PTFE. On fait un peu de cable management pour le moteur de l’axe X, puis on maintient la nappe sur l’arrière avec des attaches en plastique.

Caractéristiques

Concernant les caractéristiques, on a un volume d’impression de 220 par 220 par 280 mm. Ce qui est une base assez classique, avec une hauteur légèrement plus grande. Côté températures maximum on aura de quoi faire avec 300°C pour la buse et 110°C pour le plateau.

Si on jette un œil sous le plateau, on retrouve des roues pour faire une mise à niveau manuelle. Et on peut remarquer qu’on a pas de ressort pour maintenir le plateau en pression, mais des cylindres en silicone qui devraient mieux rester en pression sur la durée, mais donne une marge de manœuvre assez faible.

Petit point pratique, on a des poignées de transport sur les côtés de la machine. C’est bien pour la déplacer d’un endroit à l’autre sans avoir à l’attraper par les profilés.

Comme on l’a vu sur le montage, on a des équerres dans les angles du fond de la machine. Alors, je ne sais pas si ça va jouer beaucoup pendant les phases d’impressions, mais ça a le mérite d’être esthétiquement sympa et d'éviter le risque que la machine ne bouge, ne serait-ce qu’un peu pendant son transport justement.

Et comme son nom l’indique, avec le S1, on a droit au direct drive Sprite maison de chez Creality. La structure du hotend en direct drive est un peu particulière avec l’extrudeur qui est déporté et avec un gros radiateur en dessous. Le moteur est centré sur le profilé en aluminium pour limiter le poids sur le côté du chariot. Comme ça, on a moins d’effort sur le côté. Et petite différence avec les Ender 3, c’est la pièce en entrée de l’extrudeur qui permet d’insérer le tube PTFE et peut remonter un peu probablement pour laisser remonter le filament plus facilement pendant les phases de rétraction.

Ensuite on a un blower unique sur l’arrière du chariot, mais de grande taille, avec un modèle 5015, et avec un fanduct qui fait un double flux d’air de part et d’autre, donc c’est bien. Seul point que je noterai, c’est que je trouve que les sorties sont un peu éloignées, donc je pense qu’on perd un tout petit peu en puissance en sortie, mais c’est probablement anecdotique.

Concernant le plateau, il est similaire à celui de la Ender 3 S1, à une différence près, c’est qu’il y a des petites encoches sur l’arrière pour le caler plus facilement sur le plateau magnétique. Et pour sa mise à niveau on a un CR-Touch.

Enfin, et c’est quand même important de le noter, mais il ne s’agit pas d’une imprimante CoreXY mais juste d’une imprimante cartésienne classique.

Pour utiliser la machine, vous pourrez profiter d’un écran tactile couleur de 4,3 pouces à l’horizontal qui contrôle une carte mère 32 bits.

Alors je dois tout de même vous le dire, mais j’ai eu un début compliqué avec la machine. Quand j’ai commencé à vouloir imprimer un petit cube de calibration, je me suis retrouvé avec l’extrudeur qui claquait. Donc clairement le filament était bloqué quelque part. Donc j’ai essayé de voir la longueur du filament que je pouvais rentrer à la main et me suis rendu compte que c’était à l’entrée du radiateur que ça bloquait. Alors est-ce qu'un petit bout de mon filament serait resté coincé et se serait cassé, possible. Donc je démonte le hotend, puis le radiateur. Là je me rends compte que ce sont en fait 2 tubes de PTFE mis bout à bout, pas sûr que ce soit terrible mais bon, on va continuer de tester la machine comme elle est arrivée. Et là on voit bien ce petit bout de filament de test qui est resté coincé dedans, manifestement il a été rétracté un peu chaud et retiré de force et il a cassé dedans. Bon bah, dommage pour moi, mais c’est des choses qui peuvent arriver. Faut juste ce dire que le gas qui a retiré de filament noir de test, il n’a pas dû y aller de main morte sur la machine.

On a maintenant plus qu’à remonter le tout. Mais ça nous aura permis de jeter un œil à l’intérieur du hotend et sa conception. On peut voir que l’extrudeur sur le dessus du chariot est relativement éloigné du radiateur avec ce tube PTFE et que le ventilateur est fixé à distance du radiateur, avec des spacers.

Et pour en finir avec ce démarrage compliqué, je relèverai juste la description de l’imprimante sur le site de Creality qui dit peut fonctionner 1000 heures sans se boucher, d’après les données du Lab Creality. Bah là, c’est un peu raté parce qu'on a même pas eu le temps de l’utiliser pour le coup.

Intérieur de l’imprimante

A l’intérieur de l’imprimante, on trouve le bloc d’alimentation sur l’arrière de la base, l'écran tactile et la carte mère 32 bits Creality avec un connecteur spécifique pour le Sprite.

A améliorer

Dans les quelques points d’améliorations ou d’attention, on retrouve déjà la même nappe pour relier le hotend que sur les autres imprimantes équipées du direct drive Sprite, mais quand on va à l’origine du plateau en bas à gauche, il est vraiment très tendu je pense que quelques centimètres en plus aurait été bien apprécié.

Ensuite, le bip sur l’écran est insupportable, surtout qu’il est extrêmement fort comparé aux autres imprimantes. C’est bien pour être notifié d’un souci, mais dans les menus, c’est vraiment inutile. Faudra peut-être prévoir de se refaire un firmware rien que pour ça ou retirer le composant qui bip. Parce que j’ai essayé de faire un petit cache pour mettre sur le bipper, mais la différence n’est pas très importante avec seulement 4 ou 5 dB. C’est mieux, mais c’est toujours trop fort à mon goût.

La mise à niveau du plateau qui va tout en bas est compréhensible, mais c’est long. Donc il faut prévoir un petit peu plus de temps si vous souhaitez voir le lancement de l’impression et voir comment s’imprime au moins la première couche. Sachant qu’on a évidemment on doit aussi compter le temps pour faire la mise à niveau en plusieurs points, une fois le plateau en haut. Mais personnellement je préfère quand on fait un G29 à chaque début d’impression pour mapper le plateau, surtout quand on a un plateau amovible qui pourrait potentiellement avoir des différences de niveaux d’une impression à l’autre.

Alors on l’a déjà évoqué quand le hotend était bouché, mais je ne suis pas très convaincu par le double tube ptfe dans le hotend.

Ensuite, si on reste sur le hotend, il faut savoir que les buses sont des buses propriétaires plus longues que la normale pour les MK8 M6, mais plus courtes que des volcanos. On a ici une buse qui a une longueur intermédiaire. Et si on veut la changer, il faut probablement passer par un produit officiel qui n’est dispo qu’en 0,4 mm de ce que j’ai pu entendre.

Pour ce qui est de l’utilisation de la machine, je dois noter que les dossiers ne sont pas visibles sur la carte microSD et on ne peut pas rentrer dedans via les menus. En fait, on voit qu’ils sont listés parce qu’on a des emplacements vides dans la liste des fichiers, mais c’est tout, on ne peut rien faire d’autre avec. C’est dommage, surtout qu’on dirait presque plus un bug ou un problème de configuration.

Enfin en dernier point sur les points d’amélioration, sur lequel on pourra agir, et heureusement, c’est que Je trouve que l’imprimante tape vraiment fort pendant ces changements de direction. L’accélération est probablement un peu élevée, ce qui permet d’imprimer évidemment plus vite, mais il faudra peut-être vérifier l’impact sur la qualité des impressions, et donc les paramètres de la machine associés, mais on va revenir sur ce point.

Montée en température du plateau

Concernant la montée en température du plateau, elle est relativement homogène. Ce qui est un peu différent de ce qu‘on voit d’habitude, c’est que ce sont plutôt les bords qui chauffent en premier. On retrouve, par contre, comme bien souvent les emplacements des vis qui maintiennent le plateau et l’angle arrière droit, avec le câble qui sont plus frais. Le plateau semble chauffer assez fortement parce qu'on a une température de 66°C pour une commande à 60°C. Il faudra réduire la température du plateau ou la recalibrer. Et le plateau est chaud au bout de 3 minutes.

Niveau sonore

Concernant le niveau sonore maintenant, on est à 45 dB avec l’imprimante quand elle ne fait rien. On est plus sur les 56 dB quand on est en impression, mais on a vu pire, ça reste assez raisonnable quand on se tient à côté.

Consommation électrique

Sur le point de la consommation électrique, on est au à 360W quand on a le préchauffage du plateau et de la buse en même temps. Et en impression, on oscille entre 65W et 270W, mais là ça dépend si la buse a besoin de chauffer pour se maintenir en température et encore plus si c’est le plateau comme on le voit.

Impressions de test

On va maintenant passer à des impressions de tests. Et je tiens à préciser que les impressions sont faites avec le firmware de base, parce que je n'ai pas trouvé de mise à jour sur plusieurs sites de la marque. Même s’il y en a généralement une de dispo à la sortie de la machine, là non.

J’ai commencé par des impressions faites avec les paramètres de base du Creality Slicer avec le profil pour la Ender 5 S1, avec sa vitesse de 120 mm/s. Le cube de calibration montre des signes importants de ghosting. J’ai donc bougé la machine pour voir si en essayant un autre support peut-être plus stable ça allait aider, c’est pour ça qu’on a 2 lignes horizontales qui correspondent aux moments où je l’ai déplacé. Et je ne vois pas d’amélioration sur la qualité de la surface d’impression. Sachant que c’est visible sur le X et sur le Y. On peut également remarquer de la sur-extrusion sur le dessus, que je n’ai pas essayé de compenser pour le reste des tests.

Sur le Benchy, la coque est bien formée, on peut voir le z-seam sur l’avant à certaines hauteurs. Le ghosting est toujours assez visible. Le refroidissement sur le haut de la cabine est bien. Et on a la sur-extrusion sur le carré à l’arrière de la cabine.

Sur le KGY, on a le ghosting sur toute la hauteur, par contre les lettres sont bien formées et bien refroidies. On a les mêmes résultats sur la face Y. On voit quelques effets de stringing à l’intérieur du modèle. Je pense qu’un réglage de la rétraction devrait le compenser. L’overhang est vraiment bien refroidi, même si le pont n’est pas parfait, ça reste très satisfaisant. Et le dessus est bien.

Maintenant je suis passé sur une vitesse de 250 mm/s avec l’accélération maximale donnée pour 3000 mm/s² dans les paramètres de l’imprimante.

On retrouve l’effet de ghosting très important sur ce premier cube de calibration. Sur ce second Cube on est à 120 mm/s et 3000 d’accélération. Je trouve que le ghosting est nettement moins prononcé et les angles sont mieux formés également.

Sur cet autre cube imprimé en 250 mm/s et 2000 d’accélération max, je trouve que c’est toujours très visible et il y a assez peu d’amélioration par rapport à 3000 mm/s² d’accélération.

Ici on a un cube en 250 mm/s et 1500 d’accélération max. Là, on commence à avoir une vraie amélioration de la qualité de rendu de la surface.

A noter que l’accélération sur les Ender 3 S1 est seulement de 500 mm/s², donc même si on part sur un réglage à 1200, on a déjà plus que doublé l’accélération, donc ça reste plus intéressant pour gagner en temps d’impression.

L’impression d’un cube de calibration prend environ 2 minutes de plus en réduisant fortement l’accélération, sachant que les distances sont tellement courtes qu’on a pas le temps d’arriver à la vitesse max de toute façon.

Bilan

Je pense qu’un bilan s’impose vraiment sur cette Creality Ender 5 S1 qui est, je dois l’admettre, une machine qui m’a vraiment hypé et que j’avais vraiment envie de tester, parce que la Ender 3 S1 m’a beaucoup plu, surtout quand la marque m’a dit qu’ils ne voulaient pas me l’envoyer pour tester, ça a quand même un petit peu attisé ma curiosité.

Et on va pas reprendre les points qu’on a vu tout au long de cette vidéo, mais on a pu voir qu’il y avait du très bon et du moins bon. Et là où Creality n’a peut-être pas très bien joué, c’est sur les annonces autour de la machine. Elle est bien, mais ne délivre pas à la hauteur de ce qu’ils ont pu dire, même si on sait que le marketing en fait toujours des caisses. Je pense qu’elle a sa place et à mettre plus en concurrence avec la Ender 3 S1 Pro plutôt que la Ender 3 S1. Elle a des atouts et propose une très bonne base.

Il sera possible d’imprimer avec des vitesses relativement élevées, mais il faut jouer sur l’accélération pour limiter les effets de ghosting, ringing qu’on peut voir sur les impressions lors de changements brusques de directions. Ce qui est un petit frein par rapport à ce que le constructeur avance, mais sans avoir testé, je pense que ça reste mieux que la Ender 3 S1 en termes de vitesse.

Je prépare actuellement la vidéo de test du Creality Sonic Pad, et je pense qu’il faudra faire rentrer la Ender 5 S1 dans le test pour voir si on ne peut pas imprimer, pas forcément plus vite, mais réaugmenter l’accélération et en réduisant le ghosting.

Et pour ceux que ça intéresse, il existe une option que je n’ai pas, ce sont les panneaux acryliques teintés pour couvrir le tour de la machine, mais pas de fermeture sur le dessus.

Salut salut !

Impression FDM

Creality Ender 5 S1
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